bile amere/FABRICATION

Friday, April 28, 2006

27 juin 2004

Il faut me concentrer. Dix-sept heures dix, et le colloque sur roland barthes commence. Qui est roland barthes? Sur une tribune au milieu de la cour du palais du roure, il y a deux hommes qui essaient de répondre.

—trente minutes, c’est terrible, dit l’homme au costume gris. À peu près cinquante-cinq ans, figure ronde, sourire amical. Les profs et les bons vieux citoyens sont d’accord par compassion, les étudiants par quelque chose d’autre. L’autre homme (chemise rose, tête carrée, un peu plus jeune) ne sait quoi faire. Il sourit nerveusement, il caresse les lunettes, il garde impatiemment le silence qui lui est imposé.

Qui est roland barthes? La voix de dieu, peut-être. Les deux hommes font les déclarations solennelles.

—il a dit… il a écrit… amen.

Jamais une chose pareille aux états-unis. Même aux réunions scolaires, cet air à la fois relâché et forcé, ces hommes sérieux mais plaisants, cette passion aisée… non, c’est inconnu.

Il faut me concentrer. Les français ne jouent pas très bien cette année. Thierry henry semble un peu désintéressé. Ma copine arrivera mercredi matin. Quel train prendra-t-elle? Je dois lui acheter un petit cadeau. Les martinets hurlent d’un ton aigu pendant qu’ils descendent en spirale vers le palais du roure. Je me demande comment roland barthes aurait réagit à cette interruption de son colloque. L’absurdité infiniment complexe de la nature se moque de la simplicité absurde des pensées humaines.

Qui est roland barthes? Les déclarations deviennent difficiles. Le barthes moderne a résisté à la modernité. Son marxisme était quelque chose d’inclassable. La phrase absolue. La mort de la littérature. Il n’aimait pas les mots. Apparement, il y a un livre roland barthes par roland barthes. Quelle chance! Il faudra le lire un jour.

0 Comments:

Post a Comment

<< Home